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L’océan parcouru

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Parcourir l’océan c’est parcourir la Terre. En faire le tour a été l’objectif de générations de marins comme en 1492 quand Christophe Colomb traversa l’Atlantique. Mais cinq cents ans plus tard, en 1992 c’est l’ensemble de l’océan qui sera survolé par le satellite TOPEX- POSEIDON et ceci pendant douze ans. L’océanographie spatiale était née.

terre,océans,nature,environnementLa qualité et la novation des résultats imposaient une continuité. Le CNES et la NASA qui avaient réalisé ensemble TOPEX-POSEIDON décidèrent une série de missions d’observations des océans, Jason. Ce nom est dû au Grec Jason, qui parvint avec les Argonautes à ramener la Toison d’or à son père Pélias. Leur navire Argo, fabriqué dans un bois sacré, leur donnait par oral et en temps réel, les états de mer. Leur expédition maritime est la première relatée dans l’histoire. Après Jason-1 et 2 c’est maintenant Jason-3 qui sera lancé en juillet 2015 avec le concours additionnel de la NOAA et d’EUMETSAT.

Depuis presque 20 ans, les satellites altimétriques nous ont permis de mesurer le niveau de la mer - un des indicateurs le plus efficace du changement climatique - et de mieux comprendre et de décrire le gigantesque système de courants qui parcourt les océans en surface et en profondeur. Ces mesures doivent être précises et continues. Ce système met en jeu d’immenses transferts d’énergie et est un des principaux moteurs du changement climatique. Jason-3 assurera la nécessaire continuité.

Voici ma sélection de textes littéraires inspirés par cette thématique 

Mais, quoiqu’initié aux Sciences dès ma plus tendre jeunesse, où les leçons, que daigna me donner M. d’Alembert, me mirent dans le cas de présenter à l’indulgence du Public un Ouvrage sur la Géométrie, je suis maintenant bien loin du sanctuaire des Sciences & des Lettres ; mes idées & mon style n’ont que trop pris l’empreinte de la vie errante & sauvage que je mène depuis douze ans. […] Je suis voyageur & marin ; c’est-à-dire un menteur & un imbécile aux yeux de cette classe d’écrivains paresseux & superbes qui, dans les ombres de leur cabinet, philosophent à perte de vue sur le Monde & ses habitants, & soumettent impérieusement la nature à leurs imaginations. Procédé bien singulier, bien inconcevable de la part des gens qui, n’ayant rien observé par eux-mêmes, n’écrivent, ne dogmatisent que d’après des observations empruntées de ces mêmes voyageurs auxquels ils refusent la faculté de voir et de penser. […] Je finirai ce discours en rendant justice au courage, au zèle, à la patience invincible des Officiers & équipages de mes deux vaisseaux. […] C’est que la Nation Française est capable de vaincre les plus grandes difficultés , & que rien n’est impossible à ses efforts, toutes les fois qu’elle voudra se croire elle-même l’égale, au moins, de telle nation que ce soit au monde.

L'auteur et l'œuvre :

Louis-Antoine de Bougainville, dans "Voyage autour du monde par la frégate du roi La Boudeuse et la flûte L'Étoile" 

terre,océans,nature,environnementEnfin, à deux heures après minuit, la terre parut (...). L’Amiral se rendit à terre dans la barque armée, avec Martin Alonso Pinzón, et Vicente Añez, son frère, qui était capitaine de la Niña. L’Amiral prit en main la bannière royale, et les deux capitaines chacun une bannière de la croix verte que l’Amiral avait dans chaque bâtiment comme signe de reconnaissance. Sur ces deux bannières étaient un F et un Y surmontés chacun d’une couronne ; et ces deux lettres étaient, l’une d’un côté de la croix et l’autre de l’autre. Arrivés à terre, ils virent des arbres très verts, beaucoup d’eau et des fruits de diverses espèces. L’Amiral appela les deux capitaines et les autres qui avaient mis pied à terre, et Rodrigo Descovedo, écrivain de toute la flotte, et Rodrigo Sánchez de Segovia, et il leur dit qu’il les appelait en foi et en témoignage de ce que par-devant eux tous il prenait possession de ladite île, comme de fait il prit possession, au nom du Roi et de la Reine leurs seigneurs, faisant les protestations que de droit, suivant le détail contenu dans les actes qui se dressèrent par écrit. Aussitôt beaucoup de naturels de l’île se réunirent autour d’eux.

L'auteur et l'œuvre :

Martin Fernández de Navarrete, dans "Relations des voyages de Colomb"

Oh concevoir l’espace !

L’abondance de tout, qu’il n’y a pas de bornes

Se dégager pour être du ciel, du soleil et de la lune et des nuages fuyants, comme ne faisant qu’un avec eux.

[...]

Oh attirer par plus que l’attraction !

Comment cela se fait-il je ne sais — toutefois voyez ! ce quelque chose qui n’obéit à rien du reste,

Il est offensif, jamais défensif — pourtant avec quelle force magnétique il attire.

[...]

Oh partir en mer sur un navire ! Laisser cette intolérable terre ferme, Laisse la fatigante uniformité des rues, des trottoirs et des maisons,

Te laisser ô toi ferme terre immobile, et monter sur un navire,

Pour voguer et voguer et voguer !

Oh désormais la vie devenir un poème de joies nouvelles ! Danser, battre des mains, exulter, crier, gambader, sauter, rouler et rouler, et flotter toujours !

Être un marin de l’univers enrôlé pour tous ports, Le navire lui-même (voyez en effet ces voiles que je déploie au soleil et à l’air),

Un navire prompt et qui s’enfle de riches paroles, plein de joies.

L'auteur et l'œuvre :

Walt Whitman, dans "Feuilles d'herbe"

(crédit image Colomb : Richard Clavaud)


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